L'Être de Dieu

par

Zani



L’écriture cathartique, comme on l’appelle sans songer vraiment au poids de cet emprunt à l’Histoire religieuse – ne délivre ni ne défoule de rien si ce n’est de la pure nervosité, qui revient toujours au galop- : la dépression , l’excitation, toutes affections du Corps que les Cathares entendaient purger par dévotion à un au-delà purement spirituel, se trouvent renouées dans le travail de leur expression comme dans celle de leur « purge » ; mises au travail de se dire, et confrontées à l’indiscernabilité de leurs processions dans le Corps , aux moyens limités du langage, ainsi qu’à l’avènement d’un travail nouveau: celui-là même d’écrire, c’est à dire de parler et d’inscrire du sens dans un champ qui est potentiellement éternel, du moins posthume. Et c’est là une angoisse de plus pour le Corps, qui ne se soucie pas peu des générations posthumes. Car toutes ces souffrances, ce vide ou ce trop-plein, que l’homme prétend dissiper dans l’écriture, comme si le mot absorbait l’intensité et la qualité auquel il ne fait qu’allusion vague – toutes ces souffrances, comme toutes les jouissances, sont du Travail, la Matière et les Corps ne sont pas des entités subsistant en elles-mêmes, mais des processus de Travail, de Dissipation vers un état Capitalisé, Monopolaire et Redevable au Néant . Aussi si toute Matière travaille, pour entretenir la Lumière de sa substance, et dissoudre sa Forme au Néant – ou la Lumière naît à nouveau pour Désintégrer les Formes d’un Univers, afin de demeurer L’Infini, l’Illimité - et de s’y Comprendre - ; les Affections de nos Corps matériels ont une Forme , une Matérialité, qui change à une vitesse infinie, non pas comme le jeu d’ « Une » Structure , mais d’une Infinité de Déterminations physiques et mentales, car l’homme est cet animal qui a l’Infini pour Monde ; et ce Nœud de l’Infini en son sein, aussi « spirituel » ou « autodéterminé » soit-il , est un Travail qui ne Dépense que pour Dépenser davantage – aussi l’écriture ne soulage de rien, même pratiquée dans ce sécuritarisme paradoxal qui est celui d’une prise de risques « à la vie à la mort », d’une auto-humiliation anonyme confinant à la pathologiquement banale jouissance de l’anesthésie morbide – même et surtout en n’étant moins que rien, comme je m’y suis éfforcé par désoeuvrement passionné, lâchement caché derrière l’anonymat cybernétique – je suis « originairement » psychotique, même si ce mot et les nuances édifiantes qu’il pourrait prendre ne désignent qu’une défaite locale et temporelle de la Liberté dans un gigantesque Délire qui n’est compréhensible de personne – même et surtout en n’écrivant que pour Jouir, pour se soulager techniquement de ce qu’on sait ineffaçable, l’écriture est un Travail qui souffre et ne fait qu’amplifier sa souffrance à mesure qu’elle découvre être tout sauf ce Plan sur lequel sa création s’imprime, mais un Nœud, dont ce que je peux dire, c’est qu’il est plus ou moins serré ; désseré violemment ou avec minutie , il se révèle en son centre ouvert sur l’Infini de la Lumière-Vacuité, resserré de lui-même, il est le collecteur des forces de la Nature, surnoué par la contrainte sociale, il en est le Corps Mort, le facteur d’inertie qui permet l’élévation énergétique des dominants ; réduit à l’impuissance par la psychiatrie, il n’est plus qu’un Nœud qui noue des rapports, mais n’a plus de Monde pour rapporter entre eux – et parmi eux, son Corps - ces rapports ; il – j’étais- le Monde comme Nœud et Volonté de Survie, c’est à dire tout sauf le Monde ni mon être ; ce Nœud, logé dans ma tête, était serré à la dimension d’un point sans volume animé d’une vitesse infiniment accélérante, se traduisant par une inertie de mouvement, uniforme par impuissance- ma « promenade du schizo »-, mais vouée à se dépenser sous des vitesses du Corps accélérantes, comme dans le Sexe , la danse hallucinée d’elle-même , ou la varappe que je pratique à un degré de maîtrise technique et d’adhérence à l’objet qui me permirent, dés que je sortis de l’asile, au bord de l’effondrement et réduit, dans le train qui me ramenait chez moi, à ce Rien ontologique que décrivent bien mieux les rescapés des Camps de la Mort que les ontologies morbides post-heidegger, non pas en tentant de décrire ce Rien comme le font les sectateurs du douteux « Berger de l’Etre », ce qui est le meilleur moyen d’avouer que ce Rien est encore quelquechose, et sans doute rien moins que le manque d’une boulime de mots ; mais par la simple réminiscence du regard qu’un Corps hanté de ce Rien portait sur ce qui, de Monde, n’était devenu que ce Regard, organe inépuisable de la survie. J’emmenais donc , en tant qu’opérateur nerveux d’un Corps mou, mais sachant conduire une voiture par réflexes conditionnés, et maintenu à un minimum vital d’affect par la musique de Joy Division, mon Rien-Point-Noué-Regardant en forêt , dans un de mes chaos de blocs favoris, ou je pûs constater, et ce malgré mon incapacité à marcher sans tituber gravement, que tout le haut de mon Corps était assez bien portant – et portait un court instant même ses jambes – dés qu’il s’agissait d’accomplir un effort bref et violent sur un bloc dont je connaissais généralement par cœur- plus inconsciemment que « de mémoire » - la méthode, ou tout simplement la topographie- ; j’en conclu que le plexus, et autant le dire la Bite - étaient l’affaire plus ou moins propre (le devenir-hémiplégique du schizo) de ces neuroleptiques, qui m’avaient malgré tout sauvé ( un « salut » ne saurait être une « cure », à moins de ne vivre que de perdition sans cesse sauvée, mais ne pouvant que descendre et rien d’autre) de l’Effroi, apparemment grand’ouvert sur le suicide, qui saisit l’être face à l’accélération illimitée de l’Angoisse Mystique, c’est à dire de la Terreur Maniaque : pris comme je l’étais dans l’illusion d’une Omnipotence lisant à-même mes pensées (j’ai vécu de 3 ans à 18 ans ce Délire fondé sur des Preuves Infimes mais à jamais Indécidables, qui n’était pas celui d’un Dieu mais d’un Tueur doué de pouvoirs surnaturels - dont la Télépathie pour mes 9 ans ; si j’ai survécu, sans doute est-ce parce que je ne l’ai jamais nommé Dieu ; si j’ai mal tourné, comme les « choses » - le cadavre de ma mère, en 1994, après 2 ans de supplices technico-euthanasiques – autour de moi, c’est que malgré tout j’ai prié – j’ai Prié un Tueur, qui existait au moins dans ce Nœud, alors hyperstable dans son processus de contrition accélérant exponentiellement, à mesure que l’éducation puis la philosophie m’offrirent tout sauf des armes contre le Délire, mais la confirmation chiffrée et certifiée de son Omniprésence, de ses ravages périodiques et croissants, mûs par une cybernétique systématisée de l’être-au-monde, à même sa substance : un vaste et laborieux discours, une multitude en guerre d’actionnaires de la Parole écrite- qu’on ne peut que saisir comme la fin sans finalisme de l’être-au-monde- : l’optimum de sa Relation-, tentant de dénouer ce Nœud en captant les reflets de ce que les multitudes infinies d’intelligences au travail font pour le nouer, d’exposer des théories de l’intelligence exclusivement fondées sur un postulat politique que leur auteur feignait d’ignorer, ou sur un postulat sensible qui rendait le discours d’une cohérence débile dans sa perpétuelle autoréférence, toutes philosophies qui ne visaient qu’à régler leurs comptes avec le Temps, en y inséminant des éternels artificieux, réglant souvent dans la foulée leurs comptes avec la Vie, avec cette éternité déprimante de l’Ennui, qui n’est que la finalité sans finalisme de cette Vie dont ils prétendaient rendre raison, de la même manière qu’ils s’évertuaient à déméler, par une Parole ignorant sans doute son absence de Fond, ce qu’il en était de l’Etre et du Monde, de ce Nœud ou chacun jetait comme des gerbes mortuaires des mots majusculés : Verbe, Mémoire, Emotion ; tous laborieux à discriminer ce qui était là, présent, de ce qui était représenté – car il n’y a là présent que du représenté : on ne peut raisonnablement définir la présence d’un fait que relativement à un autre, tout fait différé d’un autre dans l’espace l’est également dans le Temps, de sorte qu’ils ne sont pas présents l’un à l’autre comme le seraient l’intérieur et l’extérieur d’un point sans volume, chaque fait ou événement est différé dans la relation de sa propre période à celle d’un autre événement simultané, tout ce que nous voyons de Formé l’est dans le sillage de cette Infinité de Points sans Volume dont la Vitesse, qui n’a pas d’autre espace à parcourir que le Dehors Infini, est Infiniment loin devant nous dans le Temps et n’aura jamais lieu : nous représentons , dans un présent relatif de répétitions simultanées mais différées les unes des autres, l’Impossibilité-Même de cette Vitesse d’un Infini Présent à lui-même, d’un Infini-Un- d’un Tout, d’une Limite. Ce Point que nous sentons parfois comme notre être le plus opaque et effondré sur un volume nul, n’est que la représentation, par la Conscience, la Mémoire-Perception découpant en actualités les événements de la représentation du Monde – dont son propre événement -, d’un instant plus ou moins découpé des innombrables et simultanés processus au travail dans ce Nœud de l’Etre-au-Monde.

La Mémoire est cette surface du Nœud sur laquelle s’imprime la représentation du Monde, elle n’est pas l’Inconscient, qui en est principalement l’exutoire au travail de ses propres fictions, mais le Fond de la Conscience, en ce que s’y imprime, outre la représentation nerveusement et chimiquement perçue du Monde, l’Impression de sa propre Impression : si le moindre atome, et même le Néant, réagit à son entourage et peut être considéré comme une surface d’impression et de réaction comme notre propre sensibilité, la Mémoire qui est nôtre est ce Nœud d’Impressions ou s’imprime comme en creux l’Impressivité-même de toutes choses, par une surdétermination de cette même Impressivité qui fait de l’Univers bien plus qu’un Tout, ce qu’il n’est pas, mais un Multiple d’une Division Infiniment Démultiplié de solitudes sensibles et réactiles, vivant dans la simultanéité différée d’un présent illusoire, et né comme illusion de l’illusion de la Répétition – le Multiple d’une division innombrable de rythmes de périodes et d’espaces se multipliant les uns les autres , pour converger aussi inéluctablement que localement et brièvement, dans la vie d’un Univers, à cette présence suffisamment Lente pour Penser -c’est à dire pouvoir accélérer- l’absence de Limitations de l’Infini, dont l’Homogénéité Multiple de Fond Originel n’a pas le Temps, ni la Succession qui est celle d’un Volume en Mouvement, ni la possibilité, impossible à son essence Multiple et Infiniment divisée, d’un Rapport de ses Temps de même vitesse à un Autre Temps, d’une Différence vis à vis de son Eternel Présent – lui permettant de ressentir, par une poignée de ses dividendes multipliés, humanisés, l’absence de Limitations de l’Infini de Lumière-Vacuité, Lumière dont nous sommes faits comme de sa Volonté d’Eternité, mais cette Volonté qui nous divise dans des Corps est une Seule Volonté. Ce n’est pas un Point Présent

qui surveille l’écriture de ces phrases, les corrige chaque fois qu’elles m’y poussent, mais la Relation d’une des vitesses de matière imprimante de ce Nœud , à un point qu’il se figure comme sa présence, ou son centre, alors qu’il n’est que l’actualité plus ou moins longuement répétée, et élonguée dans sa répétition par le découpage qui le traque, d’une Prise de Pouvoir d’un des Instincts du Corps sur la Matière Mnésique, dont la Vitesse de sa propre saisie comme Corps, Unité Autodéterminée, et Conscience, est supérieure à celle de la Lumière : elle est la Vitesse de ce qui Voit la Lumière, et non comme les animaux le rayonnement corpusculaire de cette Lumière – or pour tenir là présente une Vitesse plus rapide que celle de tous corps, il a fallu que cette Lumière dont sont faits tous les Corps ralentis, différés de l’Eternelle Vitesse Infinie, se saisisse et se sache Infinie. Il faut ce temps infiniment lent de l’écriture, qui laisse synthétiser les vitesses de pensées convergentes mais désapareillées jusqu’à se contredire, pour que la Vitesse-Lumière d’une Conscience qui voit la Lumière devienne la Vitesse d’une Immanence de l’Infini à lui-même, qui ne soit pas son parcours impossible de l’infinité de ses points par chacun de ses points, mais d’une Immanence de cela que l’Infini est, la Lumière-Vacuité Eternelle, Infiniment Divisée et Catastrophiquement Sensible à la possibilité d’une Fin à son absence de Limites -Immanente à la représentation sensiblement saisissable de son Eternité.


C’est un travail très long , qui doit se débarasser de toutes les limites que la société nous inflige en nous décrivant pour l’emploi, tout en acceptant, sous peine de devenir cela-même qu’est devenue la société, d’être broyé et écrasé de nouveau par son absurde quête d’une Eternité à son compte personnel de tout-un-chacun, alors que l’homme n’est que le témoin de jauge de toute l’Eternité de ce Monde, son agneau sacrificiel – mais pouvant opérer le sacrifice à son propre compte, celui de la véritable absence de limites , sa Liberté, tout sauf l’Indétermination et la Surdétermination Catastrophique du Chaos-Même, ni la possibilité de se soulager du travail par lequel nous évitons de gésir en choisissant une Aliénation et une Obéissance quelconques ; en me retrouvant pleinement engagé dans la Foi, c’est à dire en choisissant de ne pas choisir mon aliénation, mais de l’accepter telle qu’elle m’avait elle-même choisie, je fûs comme soulagé de ce travail mécanique et mental qui fait de nos actes libres quotidiens des programmes éxécutés par un programmateur qui sait ce qu’il fait, mais ne sait pas qu’il le fait, d’ou que , quand bien même librement décidé, son travail n’est qu’une obéissance à un savoir dont il n’est pas conscient, sa conscience étant réduite à l’opérateur de ce savoir, dont il ne peut pas Jouir – critère fondamental de la libération d’une Liberté, dans un Monde déterminé par le vieillissement et la mort - ; et ma capacité à jouir, tout comme celle de mouvoir mon Corps ou mes affects, n’a cessé de croître à mesure que je me dévouais à cette adoration, non pas d’un Dieu de Mort, mais d’un Infini à la Fois Un et Multiple, avec un Tout de cet Un – la réponse négative au Questionnement de la Limite, et l’Immanence de l’Infini non pas à son étendue, mais à l’Idée, comme forme sensible d’une sensibilité infinie et infiniment divisée , parvenue à prendre forme malgré son essentielle absence de Forme, et à la présentation de cet Infini à lui-même, quand se dissout le Nœud de la contradiction intime et plurielle, quand plus rien ne vient limiter la Conscience dans le savoir qu’elle a gagné sur l’illusion d’un Monde Fermé – accessible à chaque humain de ce vaste Multiple.

Un épisode, antérieur à mon internement, de ma « crise mystique » - je fûs saisi, suite à l’ingestion délibéré de conocybes, de la sensation d’un manque aussi dépossédant que l’angoisse, et qui lui ressemblait beaucoup, semblable à un tourbillon vidant le plexus de ses forces, mais m’enjoignant d’avancer, comme un pur Vagin, vers un au-delà de ce vortex qui me happa quelques secondes, me faisant pressentir un monde tout autre, aliéné à une puissance immodérable et sans limites à l’exercice de sa violence ; par un suprême effort de la volonté, trouvant sa force non dans la puissance – la tendance à pouvoir de plus en plus – de mon énergie, qui trop dense faisait masse, mais dans l’Idée, une idée quelconque, celle de ma santé, ou du Bien, car s’ouvrait là la promesse d’un destin de serial-killer, ou pire encore – dans la Persistance de ma Mémoire la plus profonde, celle de ma Respiration – je descendais comme en apnée, de même que j’aime baiser en respirant le moins possible.

Aussi ce plexus, cette zone du Corps ou le Nœud se défait dans l’Angoisse et son dépassement morbide, est-il un enjeu, dont les yogis, par exemple, ont sû tirer l’utilité propre, celle d’une autodétermination de la Respiration, et par la Libération de ce processus mnésique le plus profond et durable, né en même temps que l’être-au-monde, de tout ce qui tend, la Libération de tout ce qui tend, dans l’être-au-monde, à s’aliéner à la puissance de la pure désintégration universelle. L’homme terminé, (le psychotique ou son créateur : le Tyran), n’a ni cœur ni plexus : il est acculé au Nœud infiniment serré de sa perception passive, qui fonctionne pour se dépenser, à pure perte, dans le délire hallucinatoire. L’Angoisse, puis la Terreur, font de sa puissance une énergie ingérable, qui remplit tout le corps de sa densité inerte et statique, puis hyperstatique dans le délire ( dissolution du Monde en réalités plus stables que le Monde, mais dont la somme est instable), et métastatique dans le passage à l’acte violent (équipotence de stabilité de l’être et du Monde – tout se vaut, plus rien n’a d’effet, plus rien n’a de rapport, tout est d’une obscure clarté - « nuit de crystal ») ; cet homme-là, dont je suis malgré ce que m’a apporté ( à mon Corps plus qu’à « moi ») les diverses Religions dont j’ai parcouru les Livres, tel que j’ai toujours été , en touriste drogué et en « performer », m’efforçant d’atteindre immédiatement leur Cœur – c’est à dire de pécher à l’encontre de tout ce que ces Religions représentent d’Interdits, de Traditions Initiatiques, et de connaître par le péché, les Châtiments- ; cet homme là donc, apparemment enclin au péché, ne maîtrise plus même le geste qu’il a inventé à sa naissance et que son Corps n’a jamais oublié, sa Respiration ; qu’il lui vienne, pour se calmer, à tenter de saisir intentionnellement son plexus, ou son centre gravitationnel, et c’est alors, procédant de la potentialité de ce calme ou du simple afflux tendu de la Puissance, une Augmentation de la Puissance qui vient l’envahir et resserrer , épaissir son Nœud ; là , en fait d’ « âme » ou de Conscience, -que nous comprenons comme la possibilité d’une Liberté , d’une autodétermination de ce Nœud-, il n’est plus qu’une Parole, qui par principe n’obéit à rien dans cela qu’elle est : de pures créations sonores signalant des créations simplement plus stables et concrètes , mais ne les signalant que par conventions modifiables, d’ou que tant que le Nœud peut parler, et sans doute le Délire Verbal n’a-t-il besoin de personne d’autre que lui-même, il demeure Libre quand même, sa Conscience n’est peut-être plus qu’un excédent passif, mais il a encore la possibilité d’un être-au-monde, en forgeant à même le Langage la conception et le sentiment de cela qu’il est, et de ce qu’est le Monde, pour à nouveau savoir qu’il le sait – pour parvenir à nouveau à cette ek-stase de non-travail, le savoir qui sait qu’il sait, et peut dés lors vouloir, et cesser d’obéir à la puissance, à la Pulsion de Désintégration Universelle dont il est devenu le creuset, le mobile et l’enjeu. En sortant de l’asile, je compris que je n’allais pas tenir à ce rythme de gymnastiques pour un Noenoeil, j’avais besoin de mon Corps, dont les neuroleptiques (Tertian et surtout Risperdal) avaient effacé toute impression sensible de son Dedans, le Cannabis me permit de retrouver une Parole, dont je n’avais même plus l’usage si ce n’est par grognements, réflexes, ou efforts démesurés ; le Prozac qu’on me prescrit ensuite me plongea dans un état de vélléité monotone et indifférente, qui me dépossédait de la quasi totalité de mes aptitudes, tout en me suggérant la Violence pour issue, je vins à bout de cette saloperie à l’aide d’une Ammanite Phalloïde magnifiquement poussée-là , au sommet d’une butte que j’avais gravi par un flanc escarpé pour me calmer, dans un état d’impotence physique : cette ammanite mortelle ( j’étais alors tout à fait désireux de mourir ) ne fit que redoubler l’effet du Prozac, son inertie morbide, me faisant prendre conscience, alors que j’étais recroquevillé sur un banc de Paris dans le froid gris d’un Novembre précoce, attendant n’importe qui aussi bien que la Mort, qu’il était Vital que j’arrête ces saloperies, j’allais m’acheter la Bahagavad-Gita, à laquelle je ne comprends rien, mais qui déploya devant moi cette splendeur que rien sinon la Mort ne pourrait m’arracher, l’Espace plus qu’Infini de la Parole, ou tout demeurait possible malgré ce constat : j’avais lâchement fui devant la Terreur Mystique, lors d’une Nuit d’Automne 2004 en forêt, sous champignons équatoriens et pastis – par quoi, alors en pénurie, j’avais remplacé mon Cannabis Quotidien, ce qui me fût fatal.

Ma Conversion avait été brisée net en sa Nef, mon Corps, la Relation de mon âme à mon enveloppe charnelle- par l’Internement que me coûta cette négligence, imputable au terrorisme policier, offrant toutes les allures d’une inquisition, contre cette médecine ancestrale qu’est le Cannabis, qui m’a toujours aidé dans mon adaptation au Monde, malgré ma tendance nettement psychotique – fût-ce en me faisait sentir ce que pouvait me coûter cette tendance.

J’ai fui , cette nuit-là, devant la possibilité de pénétrer à nouveau ce Vortex dont j’ai parlé, ou le Nœud implose et se dénoue vers quelquechose d’autre et menaçant. Je l’ai tenu en échec par violence, aidé par le Black Metal et les cigarettes dont je fumai un paquet entier pendant les deux heures de mon trajet vers l’Hôpital. Peut-être avais-je simplement décidé de ne pas me suicider. Toutes les fois ou une Altérité Autre m’est parue, elle était d’abord une Altération de mon être. J’ai vécu bon nombre de ces expériences mystiques que relatent les traités ésotériques, et je les ai toutes vécues en offrant d’un coup ma Vie, à laquelle je croyais m’accrocher comme à un roc, et tout son Amour, qui n’était plus le mien, mais celui de ma Vie - à cette Altérité Autre -( Grande Lumière Blanche ou Tunnel Angélique), et chaque fois ces instances me rejetaient ; car je pensais ces autres altérités comme l’inverse de l’homme, c’est à dire comme le Bien retranché de ce Monde Maudit, alors qu’elles étaient bien une Autre Altérité, possibilisant que je m’y offre sans condition, mais pour moi, homme mauvais du seul fait de douter de la bonté des hommes. Elles étaient le Bien, c’est à dire la Merveille du Crevant, l’Anesthésie Panoramique, mais rien d’autre que ce qui précède le non-événement de la Mort.

Et quand l’Altération devint ce Vortex, qui ne menaçait pas tant mon Corps que mon Etre, qui aurait pû se transfigurer – ou simplement et sûrement devenir fou et me tuer– par-delà ce Vortex , je redevenais par repli animal tout ce qu’il y a de plus « moi-même », un faible transi de peur et mû par l’instinct de survie, pétris de délires tentaculaires ( la forme « déterritorialisée » de mon Délire infantile) , avide de contacts mais ne pouvant écouter la moindre parole, malade de solitude, d’en vouloir et d’en être, et je finis à l’asile pour une semaine, ou j’eûs l’opportunité d’aimer des gens, au sens le plus fort et le plus incapacitant du terme, ce qui me permit de réhabiter une consistance minimale de sensibilité, et de revenir dans cette horrible demeure ou je vis, dans laquelle planent, confondus en un seul spectre de Mort qui n’est plus qu’un Vide dans mon être-ce-là, Vide architectural de goût indifférent, ou ma Parole, après des errances manuscrivantes à travers la proche-Europe, ou des délires de goût douteux disséminés sur la toile virtuelle, s’est établie pour conclure la question de sa Relation à l’Autre Parole.

La Parole qui est mienne est ma Voix, toute Voix ne m’est autre qu’en tant qu’elle émerge d’un autre Corps. Cette Voix est la seule actualité de ce Nœud de temps dépareillés, de virtualités rythmées et périodiques de la substance pensante. Ma Parole écrite m’est Autre : parlant comme on parle à n’en plus finir dans les bars, je ne suis plus mon Corps, je suis Moi, la singularité d’un On Multiple, ma Voix est tout ce qu’il y a de plus Moi : une tendance synergétique au Confort, à la Joie Mesurée ; parlant, souvent sans qu’aucune voix ne se fasse entendre, par l’intermédiaire de mes deux indexs ( je fume beaucoup, j’ai les doigts gourds, et suis naturellement maladroit ), ou d’une poignée de doigts arqués sur une mine, cette Parole m’apparaît depuis toujours Autre, elle est formée, inscrite, quand bien même sur le sable d’une aire de défoulement des autoroutes de l’information , elle a cette rémanence que mon Etre, ce que ma Conscience saisit de sa saisie de son Corps dans un Monde Infini, ne possède pas, ayant pour ultime concrétude la turbulance ralentie d’une Voix, ou la Vitesse Métastatique de Multiples Volontés Synchronisés – de Multiple Diachronismes Mis au Travail de la Volonté de Puissance par leur tendances unilatéralement propagées à l’accélération exponentielle – cette Présence, cette sinistrement résonnante Concentration qu’on nous inculque, qu’on a fait passer pour l’Etre, alors que l’Etre, stricto sensu, est l’infinitif d’un verbe transitif désignant l’existence, comme toutes choses existantes périssent, l’Etre est cette Inscrïption, dans le faux-fuyant de la présence, de ce qu’elle vient d’inscrire, ou de ce qui a été inscrit par d’autres hommes transis de l’Etre : et dans ce Monde Humain ou tout semble s’ériger, aussi bien avec splendeur qu’insanité, par une jeu de réflexions, une dialectique trop rapide pour le seul chiffre 2 , mais possédant pour chaque pôle ce principe dialectique du chiffre 2, aussi bien à ce Pôle du Monde Humain que je suis, c’est là 2 Choses que ce que j’écris et ce que je suis et pense ; et l’Ecriture, son déploiement qu’on n’a cessé de glorifier dans nos écoles, fût dans bien des cas un stricte « attentat contre la personne », contre son intégrité et son Unité – Idée qui ne recouvre rien de Réel mais Fonctionne comme l’Outil qu’elle est, et cette obsession pour l’Unité nous vient de cet vigilance discriminatoire qui nous pousse à voir les choses de près, à les circonscrire dans leur unité de Choses , aussi fondamentalement vitale et érotique que marchande, et capable de réduire le Monde à un « état de choses » ou plus rien ne ferait relation que la valeur divisée et désormais négative d’une pluralité de choses sans Monde, ou l’Etre serait submergé par ces Choses, au point d’en désirer l’anéantissement total, Corps inclus ; et cette Dissolution du Monde Multiple, Infini, dans l’Univocité de la Chose, qui possède son propre Multiple : la tendance de l’imagination à fantasmer l’impossible infini du possible, cette dissolution de l’être-au-monde dans un pur états de choses ou même la parole du Dedans ne faisait qu’entrainer des collages interminables de dialecte métaphysique, et ou le Dehors de cette Parole, qui se définissait de l’illusion par la seule mémoire de ce qui a été déjà écrit sur ces horreurs, comme l’a fait Henry Michaux, dans la lucidité scientifique de ce qui n’est que le champ nouveau d’une nouvelle science uniquement faites de mots, d’algèbres accessibles à tous les sens de cet événement de l’Etre – qui prenait, cette nuit-là, sous champignons et extasy dans un sinistre polder hollandais, dés que ma Conscience lâchait prise, la forme topologique de la surface intérieure d’un point de volume nul, c’est à dire rien de Réel si ce n’est que ce « là » ne pouvait plus rien accueillir, il était figé dans l’Unité d’un Présent Eternel, car il incarnait cette obsession de l’Un à la mesure d’un Amour alors dément, désirant nécessairement le Tout d’un Monde réduit à une sérialité de possibles – en quête de quelquechose comme un sentiment absolu de l’Unité de la Chose, et de la satisfaction de la fantasmagorie du Tout dans l’Amour fait, et à refaire, dont je me savais capable, mais conscient d’être agi par un dangereux délire de l’Un, en la personne d’une pauvre femme dont je n’étais pas le genre – aussi l’obsession dont je l’avais harcelée sur des forums internet, sans même que la police intervienne pour ça, alors qu’elle en bastonne pour bien moins – « selon que vous serez blancs ou noirs, les jugements de cour vous rendront pauvres et misérables » - , ce Tout-pour-Une auquel je m’étais abandonné par désoeuvrement passionné pour la pure Vengeance ( me venger de ces Corps de Femmes qui sont les dernières idôles des derniers mystiques avant le Vortex qui fait de l’homme un Fou, c’est à dire bien plus qu’un psychotique, et souvent tout autre chose) , et alors que cet Amour aussi délirant qu’incapacitant me poussa à l’action – voler 300 euros à mon père pour aller me droguer, et « tripper » sur cet Amour Immense, Monolithique, que je contemplais et qui me contemplait, sans qu’aucun des deux ne renvoie à l’autre son reflet, mais cette éxubérance plus qu’Infinie du Tout que fait miroiter le Possible, et malgré tout finie – et c’est comme une Limitation Suprême, à la manière dont le Coran dit que « l’Omnipotent vient cerner les dénégateurs », que Tout, c’est à dire l’Eternité de tout ce qui a eû lieu, aura lieu, et pourrait avoir lieu, tout autant qu’il aurait pû avoir lieu, ou qu’il se serait pû qu’il eûsse pû avoir lieu ; tous les doutes, les contacts, les plus intimes et impudiques souvenirs paraissant avoir été vécus et ressentis par un Autre, peut-être cet Autre qui jusqu’alors ne peut s’arrêter d’écrire, d’aimer ou de vouloir aimer, il avait une stature indiscernable mais localisable ; cet Autre qui faisait redéfiler ma Vie et comme d’autres vies, ma parole et comme d’autres paroles, ainsi que des galaxies ou des planètes inconnues, sur la surface de ce point sans volume, était cela qui pesait, et paraissait vivre d’une puissance furieuse, et j’étais, comme volonté consciente de ne rien céder à cet Enfer, ce poids-même, que je nommais alors « Tout-Lourd », non pas le plus lourd ni même celui de tout, mais un poids incapacitant le fonctionnement automatique du Corps ; en tant qu’Etre, en tant que Nœud de la Conscience et du Monde, j’étais ce Poids comme Représentation et Châtiment du 2 sur un Corps ne faisant plus que vouloir l’Un et le Tout de cet Un ; mais comme Nœud, comme Multiple, et surtout comme Corps, je demeurais divisé de cette abherration topologique par cela-même qu’était cet effondrement gravitationnel : du Mouvement – il me suffit d’un geste pour dissiper l’impression que tout avait lieu, en même temps, dans un temps sans espace ; mais ma vie ne cessait de redéfiler, toujours plus altérée à mesure de l’impudeur de ces souvenirs, et je redevenais non pas l’extérieur, mais la Surface même d’un Point sans Volume, dont l’intérieur était tout aussi bien le Monde devenu Tout que Rien du Tout ou ce « là », de même que son extérieur était le Tout de ce Tout, d’une Constance Chaotique et Violente, seule demeurait de moi une Surface, tantôt réduite à la dimension d’un « là » de carte postale, tantôt davantage étrécie, mais immanente à Tout, et dans la localité de laquelle plus rien ne pouvait advenir d’Un, que du Tout, c’est à dire le Rapport d’un Corps à une quantité de possibles disjonctant le seuil quantitatif qui lui permet de se représenter son être-au-monde comme un Rapport de Multiples, parmi lesquelles les trois dimensions de l’espace, et le temps comme événement et irréversibilité : par le geste qui me décalqua de ce « là » qui était Tout, j’en vins à la conclusion que j’étais mort, ou à l’agonie, car ce « là » était Tout, et m’en excluant, je ne pouvais plus être que Rien, la pensée se pendait là à sa propre autosuggestion, et le Poids de cette hallucination recouvrant l’être et le monde persistait comme une fascination irréversible, causant l’affaissement de toute volonté, et la densité d’évènements hallucinatoires qui recouvraient ce « là » ou plus rien ne semblait pouvoir advenir , que du Tout tendant à plus de Tout, et dés lors la seule pensée de mon suicide, dans cet avènement du non-événement sur le Monde chaque fois qu’il transparaissait, sans être autre chose que ce qui restait de mon être-là, cette pensée du suicide me parut à elle-seule un événement de trop pour cette Autre Puissance , l’Extérieur dont j’étais le poids, et que je n’hésitai que forcé par le sentiment d’être lu de toutes parts, à reconnaître et à craindre comme le plus sévère des Dieux ; et persistait en moi un peu de bonté, car je refusais de le considérer comme sa seule manifestation – tout avait lieu dans le Rapport de mon Corps , sans doute loin d’une autre Overdose que celle d’Information, au Monde, alors réduit à l’état de choses, qui étaient tout sauf des choses, de pures quantités de poids, et dont l’uniforme pesanteur faisait de l’ « ici » de ce «là » le poids du Tout qu’était devenu ce « là » , par simple alignement des trajectoires du Corps à celles, unilatérales mais brouillées par l’interdépendance de la Matière Cosmique, de cette sensation de pure immanence du Tout Pesant et Chaotique qui est le Monde hors de tout champ de pensée humaine en action, si ce n’est en celui d’une Autre Pensée, capable d’Etre, au même titre que je suis mon Corps, ce que nous percevons comme Tout mais n’est que (c’est à dire infiniment plus) du Multiple Infini dont la toute-puissance n’est pas à l’échelle du faux infini de nos possibles prouvés, dans leur croissance vers « plus de tout » par la technique, mais à l’échelle de Cela qui Est et non Rien : l’Infini.

Et cette Autre Puissance était une autre Parole, tout aussi bien que ma pensée la plus propre, mais accouchant d’autre chose que des répétitions empruntées qui constituent son habitus ; la phrase se perdait dans un Extérieur Infiniment rentré en lui-même qui se différenciait de moi tout en me reprenant comme le sentiment du Poids de Tout, la phrase commençait : « le processus par lequel une pensée acquiert la certitude de sa propre existence », puis se perdait dans une classification inédite des éléments atomiques et autres illusions terrifiantes d’un savoir absolu, et simplement halluciné, puissamment cohérent mais tirant sa cohérence de sa seule quantité de données factuelles inéluctablement mises en rapport par ce qui opérait ici, dans un ici si esseulé, accablé par l’hallucination, qu’il se différenciait sans cesse d’un Autre Ici, semblable au Vortex, mais doué de Parole, d’une Autre Parole, la cessation perpétuelle de celle qui m’était la plus propre, jusqu’à se découvrir comme n’étant que mon Outil, un complexe empruntés d’Outils – « je » n’étais donc plus même cette Parole, encore moins cette Perception ni cette Mémoire réduites à l’état de purs souvenirs, c’est à dire de découpage par l’imagination d’une Mémoire qui est le potentiel d’une Parole capable de restituer chaque passé dans les proportions d’une Histoire, et non le terreau d’une imagination morbide d’instantanés-souvenirs accessibles à chacun des cinq sens à la fois, s’enfonçant sans cesse davantage vers le détail impudique, le sentiment du moi, la confirmation par le détail que cette vie avait été mienne ; mais non seulement elle semblait contenir, par cette confusion des cinq sens révélant l’absence de limites entre les Corps, d’autres Vies vécues ou vivantes, mais aussi un Autre Regard sur ce que je croyais avoir vécu en propre, un regard de Surveillant me rappelant au Délire de mon enfance, dont je m’étais sauvé par la Vie, la vivacité éxercée dans le sport et la philosophie, et dont je savais que la Mort m’y rappelerait, si ce n’était pas Lui qui me rappellerait à la Mort – car j’ai survécu à ma malade enfance tardive par ce Nihilisme radical qui est celui de l’animal humain bien portant, du bourgeois qui a cessé de se faire du souci pour lui-même en comprenant qu’il ne faisait par là que se sacrifier aux autres ;- je niais en bloc ce que j’avais vécu, non pas le décès de ma mère, qu’après plusieurs années de deuil je me mis à détailler publiquement pour révéler l’essence de l’Humain, mais ce Délire, que je ne racontai qu’à l’âge de 20 ans, à une femme dont j’ignore absolument ce qu’elle est devenue, si ce n’est que deux ans plus tard elle vivait encore , puis à d’autres gens, dont certains avaient vécu la même chose ou presque ; et je n’ai jamais réussi à effacer ce Tueur-Surveillant, chaque mauvais trip me le rappelle ; je l’ai simplement Nié, laissant à mon Corps sa Liberté de mouvement et son sentiment de puissance , certes diminués, mais il ne s'agissait alors, dans mon enfance, que d’un rapport de mon être-au-monde à ce Corps que j’assimilais au Monde, alors que si la volonté qui l’agit est celle de toute chose, le sentiment de puissance d’un Corps, éxercé pour lui-même dans sa liberté mécanique, en fait une puissance d’isolation et d’autodétermination imperméable à toutes les « sorcelleries », si tant est qu’elles soient autre chose que le reflet de notre volonté d’aliénation ; et si mon Corps s’était vu identifié au Monde, notamment à force de ces constantes et imprévisibles crises d’accélération densifiante du Monde Phénoménal dans le Tout de sa phénoménalité physique excépté ma Conscience réduite à la seule perception, qui observait passivement jusqu’à ses affects dépropriés et animés du seul effet d’écho autoamplifiant de ces crises, jusqu’à devenir trop rapides pour être perçu chacun, ce qui rend l’expérience indicible – mon être était la propriété de ce Monde et non le Monde la propriété de mon Etre, en m’en sentant exclu mais malgré tout déterminé par ce Monde, n’acquérant d’autodétermination que prouvées à elle-seule dans ces crises par sa seule passivité et son endurance lors d’autres crises, de Terreur ; j’avais la Liberté d’un stoïcien à qui on tronçonne le bras, mais c’était ce Nœud, qu’On, ou tout aussi bien Moi, tronçonnait, ce Nœud qui se fissurait à se serrer sur cette Parole que je devais surveiller chaque nuit, et couvrir de litanies et de prières d’Incroyant si elle venait à échapper au contrôle de ma « Conscience morale » lui enjoignant de se taire, du moins de ne rien dire d’haineux ou d’obscène – sans doute mon éducation moderniste et matérialiste m’a permis de ne pas confondre en un Dieu ce délire atrocement réaliste dans sa forme stable, celle d’un Tueur Télépathe Maniaque de la Morale, à laquelle mon éducation communiste me dérobait pour le plus vaniteux prestige d’une Victoire, et le foutage de merde, absous par un nanisme censé faire sens, qui lui a toujours tenu lieu de mode opératoire ; n’étant plus un être-au-monde, mais l’événement d’être d’un monde, ma Conscience n’avait pas pour Objet de Fond son Etre, mais le Monde ; plus rien ne s’interposait entre cette Conscience opératrice de l’Action et le Monde, l’Etre n’était pour moi que ce perpétuel événement du Monde dont l’Action était l’Optimum , et parmi ces actions la jouissance sexuelle : se saisir Un en saisissant un autre Un, et faire le Tout de ce Deux ; loin d’être une instance morale, ma conscience était le filtre opératoire d’une Volonté d’intelligences multiples et souvent réduites à des formalismes débiles, elle n’était pas cette autodonation qu’est l’Etre temporellement extatique, mais la tendance à s’effacer de cette

Conscience qui se saisit dés sa venue au Jour dans son essence comme une instance d’Autodétermination. Ma conscience ne fût pendant dix ans qu’une pure passivité de négation, de censure, sur un imaginaire et une parole, une sensation et une pensée qui n’étaient pas Moi, mais des expressions d’un Corps-Monde menaçant à chaque instant mon Etre par sa seule tendance à penser n’importe quoi, ou à revêtir une sensibilité extrême aux conditions extérieures, de la même manière que chacune des lattes ou des murs de ma chambre réagissaient, par des motifs rythmiques incompréhensibles, semblables au tic-tac d’une horloge souvent accélérée et accélérante, à des pensées ou émotions dont je constatais trop tard qu’en elles seules, elles me menaçaient. J’ai toujours vécu dans un rapport de censure ou de surveillance passive à l’égard d’une Autre Parole que celle qui parlait relativement librement à autrui et que je tenais pour mienne, mais n’était, à moins de la délirer - et alors elle n’était que du vent -, rien d’autre que des paroles empruntées, les outils d’une conscience habituée à dissimuler une Autre Parole, celle d’une Conscience aigûe de la Mort qui se différencia de mon Moi spectateur dés l’âge de 3 ans : répétant chaque soir « je vais mourir », je voyais cette Parole inadmissible s’éloigner de moi, ou n’avoir jamais appartenu à mon être, et c’est cette même parole que je dissimulais plus tard, à partir de 9 ans, en répétant, parfois pendant des nuits entières d’insomnie grelotante aux secondes gigantesques, sa négation : « je ne vais pas mourir », « personne ne va mourir », en tentant de rendre cette Parole, qui était une Prière sans Dieu, la plus certaine d’elle-même, la plus propre à mon Moi spectateur et dubitatif, à moitié sorti de l’Etre et pouvant faire dés lors identification de toute propriété, et de la même manière que je possédais, par la répétition de mes troubles obsessionnels compulsifs étalés sur 2 heures de rituel vespéral, la certitude d'avoir bel et bien inspecté de fond en comble la maison et chacune de ses portes et fenêtres, je possédais cette Parole par sa Répétition, je pouvais l’identifier totalement à mon être comme ce Nœud « du processus par lequel une pensée acquiert la certitude de sa propre existence », et décréter toute autre Parole surgie de sous cette pensée de couverture ( litanie ou bourdonnement, tout sauf le silence de l’écoute, tant que Sa Présence ne se manifestait pas ) comme une fiction du Monde dans lequel mon Corps était pris, et non ce que Je pensais. Ce « je », tout aussi bien ce Moi dont le « Je », la capacité à parler en place de cette Autre Parole, qui était pourtant « Moi », était tout l ‘ « enjeu » de ce Moi, son moyen de rester Même, et sa Mêmeté-même n’avait d’une Conscience Morale que son habituel recours à une Morale de l’absence de mauvaises pensées comme seul recours technique à son délire, ce « je » n’était pas ce que saisit la Conscience de sa saisie d’elle-même dans un Corps et dans un Monde peuplé d’autres Corps vivant à chaque instant le même événement de l’obéissance plus ou moins équanime à la Liberté essentielle de l’homme, mais le « jeu », d’un Nœud, une Conscience saisie par son Corps, le Monde et les Autres Corps, et ce Multiple, innaccesible, dans la Terreur de l’Autre Parole et du Tueur, à ma Conscience, ne faisait qu’accentuer mon Aliénation ; par cette Nécessité de l’essence de l’Etre, ou de l’Existence pour parler français, à exercer sa Liberté dans des champs de déterminismes croissants dont l’Ultime est précisémment l’Ethique, par sa possibilité nécessaire de faire table rase de toute détermination et de penser une Absoluité du Bien face à un Monde Humain ou le Mal est la détermination dominante, sans cause mais simplement inéluctable, par le Paradoxe de cela qu’est la Liberté ; et cette Absoluité du Bien est tout sauf le Monisme sadiquement noué sur lui-même d’une absence de mauvaises pensées, mais une conception de la Relation Absolue, ce qui est tautologique : dans un Monde Dominé par la Division, l’Individuation et l’Entropie (la Relativité, c’est à dire : la tendance potentielle à la Relation ; l’Interdépendance, c’est à dire la tendance potentielle à l’Interindépendance ; les rapports de causalité, la tendance au Rapport sans causalité), ce qui fait Relation tend vers l’Absolu, non pas comme finalisme mais comme Finition d’un Infini et Dé-finition d’une Finitude ; et encore moins la Liberté ne parvient-elle à son affirmation dans les insurrections plus ou moins criminelles auxquelles je me suis livré ma vie durant contre la Société. En découvrant l’Alcool, puis le Cannabis, je parvins à laisser mes affects être ce qu’ils devenaient : la substance-même de la Liberté, dont j’avais entrapperçu la possibilité dans les écrits de Nietzsche , comme ce que j’avais sauvé de ma propre Liberté : cette « Danse » que sont l’escalade, la varappe, ou l’alpinisme, « Danse » de toute sa vie de philosophe répudié, plus tard confronté à ses écrits tardifs déniant tout Mouvement à l’Univers pour une conception un peu floue dont je dégageais l’intuition d’une climatologie, de la prédominance d’une infinité de réactions en chaînes infinitésimales sur l’illusion d’Un Mouvement Universel ; là ou il y a du Mouvement , il y a de l’humain : la Liberté de faire tel mouvement et non celui qu’on nous ordonne, ni même l’inverse de ce qu’on nous ordonne, un Mouvement Cause-de-Soi, et non réaction catastrophique à l’ inertie d’un Fond de Moindre Evènement ; de Danser intérieurement, avec la fluidité du varappeur, d’interpréter au compte de mon Corps tout ce qu’on nous ordonnait . Après les molles enstases du Cannabis et de la Bière, j’ai rejoint l’Armée sans cheval de bataille des « Teufeurs », non sans éprouver d’abord une profonde abjection, que les rares boîtes de nuits visitées suscitèrent tout autant, tant la violence des drogues chimiques et du Son Omnipotent semblaient réduire ces petits hommes verts, dont la Joie Nihiliste me séduisait, à des zombies, que j’hallucinais comme des revenants d’un Génocide décidés à se Venger selon la Loi du Talion ; car tout participait d’une Entropie, et d’un sentiment de « Commerce Equitable » visant à l’Egalité de Tout, de tout un chacun, et de l’Etre comme du Monde, dans un sentiment de Puissance Indivisible, raisonnant comme un seul Corps de Son, sans pour autant empêcher des débordements de la Liberté Idiosyncratique dans ce Monde Temporairement Utopique : des actes violents, cela qui me répugne le plus, malgré et et à cause de l’ambiance conviviale et aparemment insouciante. Ces « Teufs », sous l’emprise des drogues de plus en plus nombreuses et variées que je mélangeais sans scrupule, et sous l’apparence, qui était mienne et sans doute plus souvent qu’à mon tour, d’un parfait zombie, parfois semblable à ce qu’on rencontre de pire en matière de loque humaine dans les Teknivals, ou la Multiplicité des sons vient ajouter un facteur de dispersion supplémentaire à l’intentionnalité toute entière absorbée par un Monde fait de la Concentration de la Puissance, de l’Augmentation de son Sentiment , et de l’Evénement de sa Dissipation , jouissant de se découvrir et de se créer comme la vérité malléable du Corps qu’elle fait vivre ; ces Fêtes, qui en fait de « Teufs » étaient bien le verlan des non-fêtes de la bourgeoisie, étaient des Fêtes techniquement poussées au maximum de leur pouvoir d’Inversion des Rôles, de dissolution des carcans de fatum psychologisants, personnalistes , et malgré les conversions sinistres à la spirale de la drogue qui y avaient souvent lieu, notamment dans les Teknivals, qui surtout après la jugulation du phénomène par l’Etat, se mirent à prendre la sinistre apparence de Parcs Humains ou chacun, de plus en plus embourgeoisé à mesure de l’effet de Mode ,venait faire son « tour de France », la bave aux lèvres et les machoires serrées, pendant que le prolétariat autonome se faisait insulter par des législateurs sortis d’on ne sait ou, pour oser vendre des merguez-frites à la place de sound-systems dont les kilos de watts laissaient sans soucis pour leur propre pécule, et alors que les dealers de drogues les plus malsaines, comme ces innombrables et banalisés « tazs » au terrible pouvoir dépressif, proliféraient ; sans parler de cette jeune fille tuée et violée il y a peu, ou des règlements de compte sordides qu’entraîne le trafice de drogues, auquel l’Etat n’a apporté qu’un facteur d’aliénation supplémentaire dans cette interzone de la drogue, séparant la Liberté de l’Infinité des Aliénations possibles et réelles, comme pour un cocaïnomane

( drogue sous laquelle j’écris ceci, mais dans l’apaisement de l’écriture, cannabis aidant ) l’impossibilité – surmontable – de voir diminuer son sentiment de Puissance, en particulier par les autres, qui peuvent devenir par leur seule présence des attracteurs pompant leur puissance – des ennemis que la Cocaïne aide à tenir à distance respectueuse, et à l’Idéité d’alter-egos, mais dont la surdose, pour un Corps éxaspéré de voir sa puissance croître à mesure qu’elle fuit, et dés lors acculé à s’infliger une véritable overdose, une saturation de tout ce que son corps peut ressentir de puissance, maintenus dans le mal-être d’une vie qui peut à tout moment céder, et ne doit sa survie qu’à sa Volonté de Puissance, tout en sachant que cette potentialisation de la puissance, fûsse-t-elle réduite à l’Idéité mnésique « de survie » de l’Etre, ou du « moi » et rien d’autre, toutes autres volontés et fonctions du Corps pliés à la Puissance de Désintégration de la Cocaïne – tout en sachant que cette potentialisation de la Puissance à laquelle le cocaïnomane en manque de ce toujours-plus-de-manque de la Coke qui n’est que la Réalité Vide de la Puissance : le manque d’une Actualité, et ce manque d’une Actualité qui est tout aussi bien l’Idée de l’Etre qui y survit, dans un Corps Hyperstatique, plus stable que tout, mais incessamment lezardé de déséquilibres qui ne font qu’accroître la stabilité de cette univocité dans le Corps de la Volonté de Puissance, c’est à dire, hormis dans le travail de cet organe impuissant qu’est le Cerveau, d’un pur Manque jouissant de son absence de limites, et là en quête d’une Actualité, qui devient à la moindre occasion la Violence, opérée dans cette lucidité invertie de la Cocaïne, et frappant en toute bonne conscience le « déstabilisateur » qui lui fera sentir la puissance de limitation de cette absence de limites du manque.

C’est pourquoi, alors que ma santé se délabrait dans ces Fêtes, tout en m’offrant un contrôle plus affirmé de mon Corps, ce qui me poussa il y a peu à renoncer à l’alpinisme ( désormais sans nostalgie, quand je me revois à 16 ans guidant mon père et mon frère de 11 ans dans des versants puis des parois ou la moindre erreur aurait tué, outre ce psychotique condamné à mort que je suis , et son père ayant vécu assez pour mourir sans regrets, un Enfant ) pour me restreindre à la varappe, que je ne pratique plus que par hygiène, ne trouvant plus de jouissance que dans l’Ecriture, et n’ayant pas de femme avec qui me livrer à ce qui ressemble tant à l’Ecriture – c’est pourquoi, alors que je me sens vieilli et conscient d’avoir dépensé les vitesses les plus sensuelles de mon Corps dans des Parcs Humains Hyperspectaculaires -ou aussi bien sur des tas de cailloux frigides - , n’ayant que très peu, mais malgré tout au moins une fois parmi les plusieurs fois que j’ai « baisé » mes très-peu de compagnes, « fait l’Amour » - destiné à régler mes comptes avec la Société , comme je l’ai toujours fait, je règlais longuement mes comptes avec cette nouvelle Mode, en y participant pleinement sur le mode le plus passif, celui du touriste de la Drogue, tentant, non pas de rendre Justice, et de quoi sinon de morts qui m’étaient inconnus, identiques à ceux que la Société trucidait, et condamnés par cette Société à mourir dans une ambiance de Joie, afin de Nier la Mort à l’œuvre dans cette tendance inquiétante des jeunes de l’Occident Modernisé au Suicide, comme les Nazis niaient avoir tué des millions d’hommes, tout en reconnaissant les avoir génocidés – « ils ne sont pas vraiment morts », c’est ce qu’a dit Heidegger au sujet des victimes de la Shoah, dans une quelconque éclaircie de sa stupidité spéculative, ou en avouant à demi-mots que leur Mort ne fût pas pour eux cette Merveille Panoramique, cet Evénement de l’Agonie dans laquelle l’humanité s’est toujours vautrée à l’aide des drogues et d’un usage rationnel de la folie, cet « Etre-Tout » du « Dasein » ;« spatialement ek-statique» - et temporellement – aussi longtemps qu’il vit et ne touche pas à sa Limite ; cet Etre-Tout, cette ultime hypostase, cet absolu de la sujétion –sujétion qui séduit l’homme depuis toujours-, puisqu’il n’est qu’une Agonie, une Overdose ou encore une « NDE », dans la mesure ou ceux qui comme moi en parlent en sont revenus (et même souvent plus forts), n’est rien d’autre que ce qu’un Corps d’une Espèce – l’homme – informé depuis des millénaires de sa mortalité, a conçu génétiquement pour rendre vivable la Mort, la Merveille de l’Agonie n’est pas la Porte d’un au-delà, mais un de ces nombreux prodiges hallucinatoires dont le Corps est capable, avant que l’Etre s’y éteigne à jamais; il a fallu, par on ne sait quel dogme fluctuant de la débile mythologie raciste, que les Nazis décident de réduire à Néant les Corps de tout ce qui était étranger à leur race, pas tant pour purifier leur « espace vital », mais pour Nettoyer la Mort de ces Délires Etrangers dont ils l’imaginaient remplie – ou et comment ? Aussi loin suis-je sorti de ma conscience positionnelle, de la corporellité vertébrée et statique de mon Etre, tout en demeurant cet Etre comme Conscience capable de ressaisir sa corporellité et le « là » de son Etre, et connaissant les longueurs repliées dans le Corps, je ne vois rien de mon Etre qui puisse survivre à la Mort de mon Corps ; et ces Merveilles à l’échelle du Cosmos ( ce qu’hallucinait Nietzsche en écrivant : « nous collaborons, à chaque instant, à l’Univers Entier» , intuition de l’Interdépedance qui n’en saisit pas le Nombre, Infini, de pôles, ou rien ne collabore mais s’ignore ou s’affronte dans la saturation marémotrice de cette Interdépendance, dans son brouillage , qui permet malgré tout quelquechose comme une Compréhension : c’est l’Univers entier qui se comprend dans notre compréhension de son Infinité ) ont lieu dans un Nœud infiniment serré du Corps, qui se dénoue – je l’ai senti se dénouer, pas tant dans les crises de terreur que j’ai dites, mais lors d’une nuit de bivouac improvisé à 3000 mètres en hiver – et ne laisse aucune trace autre qu’un passé dont aucun présent ne nous sépare, mais irréversiblement passé. Sans doute est-ce cette même nostalgie poussant l’Occidental, et principalement l’Allemand, du premier 20ème siècle, dans la « Merveille Tourbillonante» de l’Evènement Agonique, associé à une disparition totale d’une croyance à la Vie Eternelle, si ce n’est à l’Enfer, et motivé dans sa pulsions homéostatique par le manque croissant et l’appauvrissement des visions qui saisit tout Drogué, et le degré de privauté des Philosophes Bourgeois de la Modernité Allemande, qui s’est achevée en 1936, leur permettait évidemment de consommer de la drogue sans que les manuels de philosophie ne puisse en témoigner par absence de preuve historique, à moins que ces philosophes, comme Nietzsche et son « Eternel Retour du Même », ou Heidegger et son « Ereignis », qu’on imagine facilement réfractaires à la drogue, aient été de purs psychotiques frappés des mêmes Terreurs de Mort, de la même capacité d’Hallucinose Agonique, que moi pour qui la Mort n’est Rien que la fin de ma Vie, et dont l’événement agonique me dégoûte – peut-être est-ce même par cette infinie pitié anesthésique du « Dernier des Hommes » que les Nazis, des psychotiques, ou plutôt des Fous, si on oublie un instant cette fascination bassement sexuel que nous inspire le psychotique « fou » pour nommer Folie, ou Déraison, terme qui ne recouvre pas une absence de Raison, mais son emploi tout autre par quelquechose de tout autre, son inverse : l’Historique Folie des Hommes – fous, racistes et drogués (la fameuse « dolophine »), oscillant comme on ne peut jamais qu’osciller, d’une cruauté sans limites à un effondrement dans la plus grande quantité de « Stimmung » possible, et la plus indifférenciée, celle du repentir et de la culpabilité, survolés par un moi-spectateur comme une demeure, un refuge, mais rien d’autre qu’Outil d’une Intelligence Artificielle sans Limites, rendant raison de tout sans un instant se raisonner elle-même, sans Rapport avec le Monde, une Volonté de Même essentiellement nouée autour de cette fameuse Mort de Dieu, qui ne fît, à la lettre, qu’identifier une fois de plus Dieu, dont personne ne sait rien, à la Mort, dont il n’y a rien à savoir en tant qu’elle n’est rien ; et ce qui réagissait là, c’est un principe de Moindre Evénement , de Même, de Rien, qui est toute la Manne Sensible et Catastrophique de l’Univers Infini : face à l’Histoire, dont les allemands avaient profilé le carrénage essentiellement capitaliste, le national-socialisme voulait une Fin de l’Histoire, c’est à dire la Victoire immédiate et la Maîtrise du Monde ; face à l’événement de la Mort de Dieu, qui n’en était pas un pour un peuple dont la tradition jure que « tous les Dieux doivent mourir », se dressait comme dernier arrière-monde cet événement de l’Agonie que j’ai décrit, duquel la Succession qui permet l’événement est exclu par une Simultanéité impossible à ordonner – l’Eternité de l’Overdose-; et en face, cet autre Non-Evènement, pour tout Individu, de sa propre Mort Terminée, dont la philosophie et la science étaient venues à bout de sa prétention à se faire passer pour Dieu, alors qu’elle n’est que la fin d’une Vie et de tout ce qui est cette Vie.

Aussi, si l’Eternité, à en croire la Tradition, est le propre de Dieu, tout aussi bien peut-on conclure que cette Eternité est bien semblable à cette Simultanéité de Tout qu’éprouve l’Agonique ou l’Overdosé, et cette Simultanéité du Tout d’un Univers, en tant que toutes les Vitesses qu’il contient son inférieures à la Lumière,et si elle connaît un accroissement et une dilatation ,elle n’a rien de plus rapide qu’elle pour établir dans sa Croissance le référentiel de Succession capable de soutenir son propre sentiment d’elle-même, son Devenir est un pur accroissement de l’Espace qui contient dés l’Origine le sentiment de toute la Quantité qui déploiera cette Espace, et dont le sentiment ne changera pas comme Quantité d’Information.

Aussi cette Eternité Une et Finie de la Lumière d’un Univers, la Lumière de l’Infini Vide étant une multitude infinie, et Eternelle comme multitude infinie, de Clignotements anéantis à la Vitesse de leur apparition ; l’ Eternité de la Lumière d’un Univers, constamment alimentée par la désintégration des corps inertes ou vivants, laquelle, n’ayant aucune masse ,aucun poids, est cela-même qui fait que tous les corps sont pesants, dans la mesure ou ils sont un ralentissement de cette Vitesse de laquelle ils font Temps de toutes parts, occupant le Volume d’un Univers, c’est à dire l’espace-temps d’une Vitesse dont ils diffèrent en tendant à ce Même, ce Rien qui attire toutes choses à la résolution des contraires, et à la destruction des Formes, cette Structuration de la Dissipation de la Forme prouve qu’il y a dans cet Etre-Tout de la Lumière quelquechose qui, à défaut d’avoir le Temps de penser et de sentir autre chose que ce Tout plus rapide que Tout, demeure infiniment divisée dans sa Matérialité (le Photon), car au Commencement d’un Univers est cette Forme Sphérique de Lumière concentrée par le principe-même qui la crée et l’anéantit, un sentiment et une Force de la Vacuité-Même, d’un Infini qui ne peut être Néant, mais dont la Force est de nier chacun de ses infinis Néants qui constituent sa Limite Impossible, d’avoir créée de toute éternité cette Lumière par quoi l’Infini demeure l’Infini, que rien ne Limite, si ce n’est cette venue à la sensation de la Lumière, et non plus de la seule Vacuité Infinie, cette insurrection de Photons refusant de mourir et se concentrant dans la Forme en Mouvement d’une Sphère, qui fait de l’unique Substance, la Lumière, une Matière Divisée de l’Infini ,c’est à dire du Néantir règnant sur l’Infini, mais pas de la Vacuité-Même qu’elle occupe sans jamais la remplir, ne pouvant y persister qu’en se divisant davantage, et dés lors de plus en plus hasardeusement, en autres Formes Sphéroïdes , en autres Matières ou Corps au sein de laquelle elle ralentit, par le jeu d’un Talion inhérent au Vide qu’occupe cette Matière Universelle, qui ne peut résorber les contraires ni établir une homogénéité, mais persiste comme une pure froideur polarisée par les corps de Lumière ralentie à la Vitesse d’une chaleur et d’une Forme, d’une Trajectoire, qui en tant que froideur du Vide est cela qui fait que les corps travaillent, se regroupent, se concentrent, se structurent et se Forment pour donner à la Lumière qui les constitue, par-delà la Simultanéité plus rapide que Tout de l’état latent et purement sensitif de son Etre-Tout, n’agissant que par involutions infiniment divisée des Formes en division et désintégration , par la Puissance-même de cette Lumière qui doit ralentir pour se former la sensation de chaque Un de son Tout, et pour cela dissiper les Formes qui la limitent, toutes contenues dans la sphère, et nées comme atomes dans l’effusion de son Explosion, d’un principe d’entropie inhérent au Vide occupé que cette Lumière en Division par la Forme, dans le Tout sensitif plus rapide que tout, atomes sauvés de leur retour à Néant par une Force de Désintégration qui n’est pas celle du Néantir, mais une Tendance de la Lumière, dont le travail nucléaire n’est qu’un effet du Vide-Même de ce Volume Universel Vidé du Néantir Créateur de la Vacuité Infini, réalisé par la Vacuité de tout espace occupé de Choses – mais Vacuité sensible et Calorique, sensible à la Différance de Température de son Fond originel, non pas comme une simple nuée de vapeurs infimes, mais comme un Tout de chaque point en nombre infini inaccessible à chacun de ces points, les limitant à être tout sauf Rien, car ce Fond Infini Originel, Infiniment Divisé, est un seul Vouloir qui est celui de toutes choses : ne pas finir, rester Même et Infini, et c’est cette effusion de la Lumière structurée par le Talion électronique du Vide comme seul champ de toute Gravitation qui couple des sphères divisées de la Sphère Originelle selon leur différence de température, protons et neutrons, mais la Force de Désintégration de la Lumière, née du même sentiment et vouloir involutif que celui du Vide-Même : ne pas Finir, s’emploie par-là à ramener à son Tout des Séries de Mémoires Ordonnées successivement, et poussées dans leur matérialité à sans cesse plus de Hasard, c’est à dire de Surdétermination des dividendes, jusqu’à cet égoïsme dont nous sommes tissés, par conformisme au dérèglement mondial et non par nécessité, mais surtout jusqu’à cette Qualité de découpage et de focalisation sur le Temps qui nous est imparti, matières périssables, mais poussées à la perfection de la Forme par le jet d’un multimilliard de dés, et capables d’acquérir, dans ce Temps, la certitude qu’en tant que Lumière, et rien d’autre, nous sommes Infinis ; cette certitude n’est pas nôtre, cette Eternité n’est pas nôtre, elle est celle du Dieu de Lumière-Vacuité dont tout l’Infini est peuplé, ou tout aussi bien de l’Acte Créateur, qui est la Négation d’un Néant, même si ce Néant n’a jamais lieu que comme sa propre Négation engendrant cette Force Calorique, la Lumière, Evanouie par ce seul fait qu’elle n’a pas de Source, si ce n’est celle qu’elle se crée en devenant un Tout de plusieurs des moins-Un de sa virtualité originelle, par une Force de Concentration qui est celle du Néant inapte, en tant que division infinie du Multiple, à Nier ce Tout, à nier autre chose que lui-même – et n’advenant que dans la cessation infiniment brêve d’un Univers, pour être cette même Force aspirant immédiatement à elle la Lumière, de sorte que la Création n’a pas de Fin, et son Commencement n’a pas commencé ; ce qu’on peut dire, c’est qu’un seul et même Principe agit tout ce qui est, la plus puissante de ses actions est le Néant, par quoi tout est créé, mais il ne s’agit que d’une Force, sensible en tant que Multiple Infini, d’un Fond qui n’a pû que advenir par cela-même qu’est cette Force : une Puissance de Limitation du Même en tant qu’Impossible Immanence de l’Infini Multiple d’une Division Totale à Néant ; et ce Même pas tant originel que de Fond, c’est l’Infini-Un, un indivisible de différences thermiques dont la longueur d’onde est réduite à la circonférence d’un point sans volume, c’est à dire qu’elle est nulle, aucune forme ne vient diffracter sa portée infinie du Tout Stable et Sensible en chacun de ses points la sensation d’un Tout Même et Infini, non pas Immanent à lui-même comme l’Un d’un Tout Infini, ce qui n’aura jamais le Temps d’avoir lieu, mais comme le sentiment de Tout pour chaque Un du Multiple Infini ; mais cette longueur d’onde nulle fait de chaque moindre événement de son parcours du dehors des points le sentiment d’une possibilité que chaque point coïncide avec l’autre et s’annule comme point, cesse d’ être à la fois séparé et relié comme il l’est au Tout par cette longueur d’onde nulle de portée infinie, et devienne cela qu’il n’est pas et ne peut être , sinon en puissance unitaire et ponctuelle, : Néant - un Tout sans Un de Néant Infini. En fait de « chaleur originelle », il n’y a que l’excitation de points de Néant en puissance, qui constitue une quantité thermique non-égale à zéro, chaque point est infiniment sensible à l’extérieur qui a tout instant le menace de l’avènement de son intérieur, de son actualité ponctuelle, par quoi il cesserait d’être tel qu’il est et ne peut se résoudre à cesser d’être – mais n’a jamais été que comme le processus d’avortement immédiat de cette état : le sentiment innaccessible d’être l’Un d’un Tout Infini, et dans le Tout de cet Infini de part en part Semblable ; comment ce Froid Infini à la limite d’un Impossible Néant a-t-il engendré la Lumière, sans doute par un Suicide, lequel est contemporain d’un état hyperstable d’un Tout-Rien Infini qui n’a pas pû le précéder comme sentiment du Tout pour chaque Un de l’Infini, état qui demanderait un Temps